2011-2012

Nous allons prolonger notre recherche sur le thème des écritures plurielles, appellation qui insiste sur la richesse et la pluralité générique, formelle et thématique de la littérature latino-américaine contemporaine. Ce thème sera développé sur plusieurs années, dans la continuité des travaux déjà réalisés. Nous distinguons les grandes lignes suivantes :

1. Autour des concepts d’espace et de temps.
La réflexion sur l’expression et la conceptualisation de l’espace géo-littéraire et géoculturel. Elle s’intéresse à une « vieille » problématique – toujours d’actualité – quels sont les sens à notre époque de « latino-américain », « hispano-américain » et autres appellations appliquées à la littérature et à la culture dans notre contexte de la trans-territorialité et de la globalisation du début du XXIè siècle ?
Dans ce contexte, quel sens peuvent avoir les discours critiques sur les littératures nationales et régionales à partir de concepts de variation, disparition, normalisation ou lutte et tension ? Où situer la littérature en espagnol dans les littératures mondiales et universelles ?
Les espaces de production du texte et/ou les espaces référentiels du texte comme critères de classification : l’approche contextuelle, interculturelle, intertextuelle.
Quels sont les thèmes actuels plus significatifs de l’espace géo-littéraire de notre étude : histoire, identité, violence, inégalité, émergence ?
Les différentes variantes de l’espagnol comme critères de localisation ou délocalisation.
En conséquence, la question implique l’appartenance de l’écriture littéraire à une ou à plusieurs cultures.
Pour ce qui est du temps, on peut de manière complémentaire réfléchir au temps des écritures littéraires, à l’évolution et à la pluralité de l’écriture au fils du temps : rupture de la tradition / tradition de la rupture.

2 La généricité et ses variantes
Nous continuons l’étude de ce sujet que nous avons travaillé depuis des années, mais en insistant sur trois aspect principaux :

Une approche plurielle de la généricité
– Le concept du « genre » : quelles caractérisations des approches historicistes, énonciatives ou pragmatiques ? Normatives ou transformationnelles ?
– Quelles sont les diverses formes de l’hybridité générique, de l’intertextualité et de la réécriture ?
– Quelle est la pluralité des nouvelles formes et des nouvelles pratiques de l’écriture ? Des genres canoniques et des nouveaux genres ?

Du texte et de l’hypertexte
– Le médium électronique, les nouvelles technologies, la littérature et l’informatique, les genres textuels et hypertextuels. Les interactions entre le texte et l’hypertexte. La présence et l’impact des formes, genres et contenus hypertextuels dans le texte littéraire.
– Les écritures hypertextuelles actuelles : les fictions hypermédia, les blogs et al.
– La tension textuelle et hypertextuelle en tant que dialectique de tradition et de rupture.
– Le sens de cette « nouveauté » : les nouveaux supports impliquent-ils de nouveaux genres et de nouvelles formes littéraires ?

Les rapports entre le texte et l’image.
La présence de l’image dans le texte littéraire : ecphrasis, illustration, citation, allusion, montage, interactions et influences. On considère dans cette étude autant l’image fixe que celle en mouvement (cinéma, TV, espaces virtuels).

3. De l’auteur et de ses artifices aux perceptions du lecteur
L’auctorialité
Parmi les études possibles de l’auctorialité nous nous intéressons en particulier à la co-écriture littéraire : poésie, roman, théâtre.
La lecture plurielle
De quelle manière, en récupérant l’étude de la généricité, les nouvelles pratiques scripturales impliquent-elles également de nouvelles pratiques de lecture et d’analyse ?
La pluralité théorique
L’examen d’études théoriques récentes portant sur l’écriture littéraire en Amérique Latine. Ces lectures critiques plurielles (postmodernes, post-coloniales, par exemple) sont-elles des adaptations de modèles théoriques nord-américains ou européens dans lesquels on trouve une singularité latino-américaine ? De plus, quelles seraient les perspectives ?

4. La collaboration et le contrepoint
Nous allons développer tout particulièrement le travail en collaboration et en contrepoint avec des équipes de recherche d’autres universités comme nous l’avons fait en 2010-2011 avec l’Université de Grenade.
Nous allons croiser l’étude des écritures plurielles avec
Le texte et l’image (Université d’Alcalá)
Les études transatlantiques (Université de Grenade)
Les écritures et réécritures du pouvoir (Université de Séville)
Le voyage temporel (Université Ca’ Foscari de Venise)
La littérature numérique (Université Nationale Autonome du Mexique, UNAM)
Les variations du loisir, de la mémoire et de la violence (Université de Buenos Aires, UBA)

5. Traduction et édition
Un nouvel aspect à développer cette année. Mise en place d’une équipe de traduction de la littérature actuelle pour collaborer à des projets en ligne déjà existants (Cinco décadas del cuento mexicano : UNAM, FONCA, UACM, Università La Sapienza Roma, University of Liverpool, University of Leeds, Université de Paris Sorbonne CRIMIC-SAL) ou en développer de nouveaux.
Poursuivre notre travail d’édition, en prenant désormais en compte le numérique : de nouveaux lieux et de nouvelles formes de publication.

Enfin, nous allons continuer à traiter dans les séminaires doctoraux des sujets choisis en fonction des thèses des doctorants, comme : l’autofiction ; les rapports entre création et critique ; le roman et l’histoire.

2010-2011

1. Les écritures plurielles

Le sujet s’intéresse aux écritures littéraires canoniques, ainsi qu’aux écritures actuelles dans leur diversité plurielle. On peut distinguer 4 axes principaux.

–Les variétés génériques.
Les diverses formes de l’hybridité.
Les nouveaux genres.
Les formes de la brièveté.

–Le texte et l’image.
La présence de l’image dans le texte littéraire : ecphrasis, illustration, citation, allusion, montage, interactions et influences.
On considère l’image fixe et en mouvement (cinéma, TV, espaces virtuels)

–La co-écriture.
Littéraire : poésie, roman, théâtre.
Transgénérique : bande dessinée, cinéma.

–Le texte et l’hypertexte.
Les interactions entre le texte et l’hypertexte.
La présence et l’impact des formes, genres et contenus hypertextuels dans le texte littéraire.
Les écritures hypertextuelles actuelles : les fictions hypermédia, les blogs et al.
Il est tout à fait possible et même souhaitable d’étudier les productions hypertextuelles dans les trois premiers axes.

2. D’autres sujets

Des sujets choisis en fonction des thèses des doctorants.
Théorie du chaos, genre policier, métafiction et al.

Eduardo Ramos-Izquierdo

2009-2010

Nous conservons cette année l’axe Réécritures et quelques déclinaisons que nous avons travaillées pendant l’année dernière :

–Citation (déclarée, intégrée, occultée).

–Formes et thèmes migrants (à l’intérieur d’une œuvre, d’une œuvre à une autre).

–Reprises (d’une œuvre picturale dans une autre, d’un thème musical, d’un personnage, d’une situation).

–Nouvelles versions (d’un roman, d’un recueil de nouvelles, d’un film…).

–Variations sur un thème.

–Traductions, adaptations, changement de genre.

–Le mythe du manuscrit trouvé comme source d’une œuvre.

–Les réécritures des œuvres littéraires dans des genres littéraires différents ainsi que leurs « réécritures » dans d’autres formes artistiques (arts plastiques, cinéma)

–Les parodies, les pastiches et les plagiats.

Et nous en proposons également d’autres :

–La réécriture comme effet du « lirécrire »

–La réécriture et l’apparition de « nouveaux genres » textuels et hypertextuels

–Les réécritures hypertextuelles : les classiques et les modernes en version hypertextuelle et/ou web

Eduardo Ramos-Izquierdo

2008-2009

Il s’agira d’explorer la notion de réécriture en la référant non seulement au texte, mais aussi à d’autres formes d’expression : peinture, image en général, cinéma, musique. Voici quelques unes des possibles déclinaisons :

- Citation (intégrée, déclarée, occultée…)

- Plagiat

- Formes et thèmes migrants (à l’intérieur d’une œuvre, d’une œuvre à une autre)

- Reprises (d’une œuvre picturale dans une autre, d’un thème musical, d’un personnage, d’une situation…)

- Nouvelles versions (d’un roman, d’un recueil de nouvelles, d’un film…)

- Variations sur un thème (par un même producteur, par plusieurs producteurs)

- Traductions, adaptations, changements
de genre

- Le mythe du manuscrit trouvé comme source d’une œuvre

Milagros Ezquerro et Eduardo Ramos-Izquierdo

2007-2008

Lors de notre dernière réunion, le 16 juin dernier, nous avons évoqué plusieurs pistes de réflexion pour l’année à venir, une année qui ne sera pas tout à fait comme les autres pour moi. J’ai proposé à la sagacité des présents 3 axes théoriques :

•Unité et fragmentation

•Production / réception

•Généalogies d’une œuvre

Le premier m’a été inspiré par la réflexion que j’ai menée, à l’occasion du Colloque International du CRIMIC « Les Grands récits : miroirs brisés ? », sur le fragment comme paradigme de l’esthétique postmoderne.
Le deuxième est un des aspects que j’ai développés dans Fragments sur le texte, mais qui intéresse aussi un grand nombre d’entre vous, dans tous les champs culturels.

Le troisième est une problématique théorique très intéressante que j’ai eu l’occasion d’aborder à propos de l’œuvre d’Agusto Roa Bastos en général, et de sa Trilogie en particulier. Elle inclut à la fois l’intertextualité ou transtextualité (filiations externes) et l’intratextualité (filiations internes à l’œuvre d’un artiste).
Au moment de choisir entre les 3 axes proposés, on a choisi de ne pas choisir : il apparaissait qu’il y avait une certaine parenté entre ces trois thématiques et que nous pouvions ainsi prendre un axe pour chacune de nos 3 journées (ou doubles journées) d’octobre, mars et juin. Je vous offre donc ces trois voies de réflexion : proposez-moi des interventions en m’indiquant l’axe et la journée que vous choisissez.

Pour la première rencontre, je vous propose le samedi 20 octobre. Nous pourrons fixer ultérieurement les dates de mars et juin.

Milagros Ezquerro

2006-2007

“Deux circonstances m’ont inspirée : les questions sur la mémoire de la dictature et sur la Révolution cubaine, qui vont occuper certains d’entre nous, et aussi la visite attendue pour octobre de deux écrivaines argentines exilées, qui ont eu maille à partir avec la répression : Reina Roffé, qui vit à Madrid, et Alicia Kozameh, qui vit à San Francisco (Californie). Invitées par notre ami Fernando Moreno à Poitiers, elles ont accepté de participer à une journée du SAL, le samedi 28 octobre (notez sur votre agenda), autour de “Literatura y violencia”.
Je fais appel, d’ores et déjà, à contributions : on pourra parler, bien sûr, de l’œuvre des deux écrivaines, mais aussi sur d’autres sujets autour de ce thème.
Cette journée sera la première de nos rencontres. Je vous propose, pour 2006-2007, une thématique qui, tout en prenant en compte cet aspect, si tragiquement important dans les cultures latino-américaines, pourra aussi impliquer –vous connaissez mes marottes- des approches théoriques :

Discours et contrainte

J’entends par « contrainte » d’une part les contraintes contextuelles (violences politiques, socio-économiques, culturelles, censure, autocensure, etcetera, que l’on pourrait traduire en espagnol par « coacción »), et d’autre part les contraintes textuelles (formes ou règles imposées par la tradition, ou au contraire choisies en vue d’obtenir un effet de rupture, que l’on pourrait traduire par « norma / regla »). Le discours sera entendu au sens large : parole orale, témoignage, texte (littéraire ou non), discours filmique… toujours produits et reçus dans un contexte. On s’intéressera aux multiples interactions de ces deux éléments. (…)”

Milagros Ezquerro

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