Eduardo Lourenço est sans conteste une figure majeure de la vie culturelle portugaise du XXe siècle, tant par l’importance de son œuvre que par la répercussion de ses idées au Portugal comme à l’étranger. Ses travaux, d’une grande finesse analytique, portent sur des champs très divers et proposent une stimulante réflexion sur la littérature, la philosophie et les arts en général,révélant également une attention constante au monde contemporain dans ses versants politique, social et culturel.
Né le 23 mai 1923 à São Pedro do Rio Seco, près de Guarda, Eduardo Lourenço étudie l’histoire et la philosophie à l’université de Coimbra, où il deviendra enseignant, entre 1947 et 1953. Placé hors des courants philosophiques ou idéologiques majoritaires, il publie en 1949 le premier volume d’un essai intitulé Heterodoxie, qui marquera son indépendance intellectuelle à l’égard de la doxa. En 1953, il quitte le Portugal pour le Brésil, l’Allemagne, et la France – il se fixera à Vence en 1974, où il réside encore aujourd’hui. Lors de son périple, il enseigne dans différentes universités (Bahia, Hambourg, Heidelberg, Montpellier, Grenoble, Nice). De 1960 à 1989, il enseigne à l’université de Nice, puis devient conseiller culturel à Rome. Depuis 1949, il a écrit une vingtaine d’ouvrages dont un tiers en français. C’est en 1973, qu’il se fait remarquer par une analyse de l’œuvre de Fernando Pessoa, dont il est l’un des meilleurs spécialistes, puis une série d’essais politiques à l’époque de la Révolution de 1974, suivis d’une étude sur l’identité portugaise, Le Labyrinthe de la saudade.
Grand théoricien de l’Europe (L’Europe Introuvable), Eduardo Lourenço défend une idée de celle-ci fondée sur la revendication de son patrimoine classique et sur l’universalité de ses idées démocratiques. Son travail est notamment reconnu en 1988 par l’attribution du prix européen de l’essai Charles Veillon. Il exerce actuellement les fonctions d’administrateur non exécutif au sein de la Fondation Calouste Gulbenkian à Lisbonne.
A l’occasion de l’inauguration des nouveaux locaux de la Fondation Calouste Gulbenkian à Paris, ce colloque réunit une partie des spécialistes de son œuvre et prétend rendre hommage à l’ intellectuel marqué avant tout par la passion de l’humain.

Avec le soutien du Conseil Scientifique de l’Université de Paris-Sorbonne, de l’école doctorale IV, du C.R.I.M.I.C. (Centre de Recherche Interdisciplinaire sur les Mondes Ibériques Contemporains) et la collaboration de Maria Teresa Salgado.

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