Clémentine Lucien (Université de Paris IV)

Dans le roman La novela de mi vida publié en 2003, l’écrivain cubain Leonardo Padura travaille un motif qu’il avait déjà développé dans sa tétralogie policière Las cuatro estaciones, celui de la censure.
Le texte se présente formellement comme une variation, au sens musical du terme, sur les motifs solidaires que sont la censure, la trahison et l’exil, des formes de contrainte d’ordre politique, psychologique, auxquels sont soumis les écrivains personnages et personnages écrivains de la fiction de Padura, mettant en évidence un continuum de la coercition exercée par les forces de pouvoir. En effet, les deux récits de vie en miroir se développant dans le roman, d’une part, celui de l’autobiographie fictive du poète romantique, nationaliste et contraint de s’exiler, José María Heredia né à Santiago de Cuba en 1803 et mort à Toluca, au Mexique, en 1837, et de son ultime retour à Cuba alors que l’autoritaire Capitaine Général Miguel Tacón assure le gouvernement au nom de la reine d’Espagne Isabelle II, entre 1834 et 1838, et d’autre part, l’histoire du retour dans l’Île de l’exilé Fernando Terry, dix-huit après son départ, en 1998, après la crise de la Période Spéciale en Temps de Paix, établissent d’indéniables résonances entre le sort réservé à Heredia et celui que subirent Fernando Terry et ses amis écrivains à des périodes particulièrement répressives de l’époque révolutionnaire.

Lire l’article dans les Cahiers du SAL

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