Gérald Larrieu présente son livre : Des genres qui dérangent. La transgression de Manuel Puig, Préface de Milagros Ezquerro, Paris, L’Harmattan, « Homotextualités », 2009.


Ce travail singulier dérange. Il dérange d’abord la logique chronique puisque l’étude des trois romans proposés, étendue à l’œuvre entier et à un au-delà même de la petite histoire individuelle dans laquelle nous serons tous impliqués, ne suit ni un ordre de publication ni un ordre public mais plutôt un désordre symbolique. Il dérange ensuite parce qu’il fait sortir de leur rang le maillage des ouvrages par l’inversion d’un univers où la boîte à couture, encore fermée, est l’ouvroir à la sujétion créatrice, puis ouverte, le contenant matriciel d’où s’échapperont des mots, faux-frères, pour s’élaborer en ouvrages de dames et transmuer l’argentine tessiture de cette littérature de bonne femme par une activité qui parfile ses lettres subjectives entre maux dits et mâles entendus. Il dérange, enfin, par le biais d’un abord décentré qui, loin de vouloir à tous crins faire tenir ensemble les arts disjoints par rabibochages successifs, accorde l’homme de l’être à ses diverses partitions pour mieux dénoncer la métonymie instrumentale et percevoir, à travers la petite phrase, la voix de la liberté, hors assignation : l’asexualité du corps textuel.

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