L’année 2009 est celle de la commémoration du cinquantenaire de l’installation au pouvoir de la Révolution cubaine, et l’occasion, au moment où une page de l’histoire cubaine semble se tourner après que Fidel Castro a abandonné le pouvoir au profit de son frère Raúl, de faire le point sur les répercussions de l’expérience révolutionnaire dans le domaine de la culture.



Omar Ette (Université de Postdam, Allemagne)
Omar Ette (Université de Postdam, Allemagne)
¿Mitos y cansancio ? Cuba la isla global o el mundo como archipiélago

Clémentine Lucien, organisatrice
Clémentine Lucien, organisatrice
Julie Amiot, organisatrice
Julie Amiot, organisatrice

MYTHES ET REPRESENTATION DE LA REVOLUTION


Luis Pérez Simón (Université Paris IV)
Pluie et vent sur un miracle : Les intellectuels occidentaux et le mythe de la Révolution cubaine


Salim Lamrani (Université Paris IV)
La Revolución cubana y su representación mediática

REGARDS EXTERIEURS


Pascal Gosset (Université de Cergy-Pontoise)
Révolution et identité diasporique : Palabras juntan revolución ou l’irrémédiable dualité de Lourdes Casal

Carlos Campa Marce (Université de Valence, Espagne)
El cine cubano visto desde el exilio

FILMER EN REVOLUTION


Elen Doppenschmitt (Pontificia Universidad Católica de Sao Paulo, Brasil)
Poéticas de la voz en memorias del subdesarrollo : migraciones entre literatura y cine


Magali Kabous (Université Lumière Lyon 2)
L’ICAIC et le charme de la lézarde. Le cinéma cubain des années 2000 entre l’institution et les marges

TABLE RONDE ARTS VISUELS




ECRIRE EN REVOLUTION

Stephen Wilkinson (Londons Metropolitan University, Grande Bretagne)
La novela negra como un historia de la Revolución


Dominique Diard (Université de Caen)
Antonio José Ponte : Fête surveillée et Paroles dans les ruines, une poétique de la fracture et du délitement idéologique


Abilio Estévez (Ecrivain cubain, Barcelone, Espagne/Berlin, Allemagne)
Una época interesante

ESTHETIQUES D’UNE CULTURE POPULAIRE


Sandra Hernández (Université de Nantes)
Le cinéma de Tomás Gutiérrez Alea et d’Humberto Solás, recréation esthétique des traditions orales et populaires et politique révolutionnaire


Marie-Thérèse Hernández (Université Paris 3)
L’illusion identitaire mise en scène par les jeunes artistes cubains : 2000-2009


Adélaïde Chatellus
Laurence Mullaly (Université Bordeaux 3)
El discurso femenino en el cine cubano : en busca de mujeres invisibles


Michael Chanan (Rooehampton University, Grande Bretagne)
Adentro y afuera – el fracaso del bloqueo en el campo cultural

TABLE RONDE

Autour de Zoé Valdés et Abilio Estévez avec Renée Clémentine Lucien et Milagros Ezquerro.

 

En effet, au cours de son existence, le régime s’est caractérisé par des mesures spectaculaires en matière de politique éducative, assorties d’un discours volontariste de promotion de l’expression artistique. À l’enthousiasme et à l’effervescence créatrice des premiers temps se sont rapidement substituées des interrogations quant au cadre révolutionnaire à l’intérieur duquel devait désormais se déployer la culture nationale. Celui-ci est devenu objet de débats, puis ligne de fracture entre ceux qui l’ont considéré comme un stimulant, et d’autres qui ont dénoncé les restrictions qu’il imposait, notamment sur le plan de la liberté d’expression. Ainsi, la question de la culture cubaine « avec » la Révolution implique de prendre en compte la production culturelle cubaine dans l’Île, mais aussi en dehors de ses frontières, afin de mesurer comment la Révolution a modelé la culture de la communauté cubaine dans son ensemble. En ce sens, « avec » la Révolution peut tour à tour signifier « en sa faveur » ou « malgré » elle : dans tous les cas, il s’agira de montrer dans quelle mesure elle constitue l’horizon idéologique et esthétique de la création cubaine au sens large. Cette dernière peut d’ailleurs être saisie dans diverses dimensions, parfois complémentaires, souvent contradictoires : si la Révolution fait émerger une culture « officielle », soutenue par le régime, elle est aussi à l’origine de l’apparition ou de la résistance de certaines formes de culture plus marginales, dont il sera important de mesurer les modalités et la portée. Le rôle joué par les artistes et intellectuels exilés sera de ce point de vue un élément clé, mais il ne devra pas faire oublier les apports de ceux travaillant depuis l’intérieur de l’Île.
Interroger les « regards » sur l’expérience révolutionnaire en matière de culture implique une double approche : il s’agit de prendre en compte ce qui a été fait dans l’Île par les Cubains, mais aussi d’évaluer les contributions d’artistes et intellectuels étrangers ; par ailleurs, nous souhaitons aborder la façon dont la vie culturelle cubaine a été façonnée de l’extérieur, notamment pas les Cubains exilés, mais aussi par l’image qu’en ont élaborée les étrangers. Ainsi, ce colloque se propose de mettre en lumière l’impact de la Révolution sur la culture cubaine de l’intérieur, mais aussi de l’extérieur, pour faire apparaître les ruptures et les rapprochements qui ont pu s’opérer : la Révolution, qui se dit toujours comme un absolu singulier, n’est-elle pas à l’origine présentée comme un processus, dont l’évolution doit être saisie dans la diachronie ? La vocation de cette rencontre est donc d’offrir un espace d’expression à des points de vue diversifiés, afin d’élaborer une approche de l’action révolutionnaire dans le domaine de la culture qui soit un dialogue ouvert à toutes les expériences et sensibilités. Il s’agira de prendre acte du fait révolutionnaire, de s’interroger sur ses conséquences et ses évolutions dans la durée, de poser sur ce phénomène un regard aussi multiple que possible, afin d’en faire apparaître toute la complexité. Nous pourrons ainsi tenter d’en mesurer la portée, tant du point de vue des Cubains de l’intérieur, que des exilés, et des étrangers, sur lesquels le pouvoir de fascination de la Révolution cubaine s’est largement exercé, inspirant adhésion ou rejet.Plusieurs champs sont susceptibles d’offrir matière à réflexion :

1. Comment définir la politique culturelle cubaine depuis 50 ans ?
Quelles ont été les actions menées par les autorités révolutionnaires dans l’Île dans les domaines de l’éducation et des arts, tant du point de vue de leur création que de leur diffusion ? Quelles en ont été les limites, et sur quels secteurs une censure a-t-elle pu s’exercer ? Quelles en ont été les formes et les conséquences ? Comment la politique culturelle menée à Cuba a-t-elle agi sur les Cubains de l’extérieur ? Quel rôle a-t-elle joué sur le phénomène de l’émigration ?
2. Comment appréhender le rapport des étrangers avec la Révolution cubaine ?
Quelles relations les intellectuels étrangers ont-ils entretenues avec la Révolution cubaine ? Quelles ont été leurs motivations idéologiques et esthétiques ? Quelles ont été les réalisations concrètes, les partenariats entre Cuba et l’étranger dans le domaine de la culture ? Quels ont été les contenus et modalités de ces rapports (rôle joué par les revues, les universités, les blogs…) ? Quels ont été les infléchissements dans le temps de ces liens ? Certaines régions du monde ont-elles joué un rôle plus important que d’autres ?
3. Quelle(s) image(s) de la Révolution cubaine ?
Quels discours ont été tenus sur la Révolution cubaine depuis 50 ans, dans les représentations artistiques dont elle a été l’objet ? Quelles reformulations artistiques de la Révolution et de Cuba ont été produites tout au long de ces 50 années ? Quelle(s) définition(s) de la cubanité se dégage(nt) de la rhétorique officielle, des représentations littéraires et artistiques élaborées dans l’Île et à l’extérieur ? Certains secteurs de l’expression artistique ont-ils été privilégiés plutôt que d’autres ? Quelle a été l’influence du cadre révolutionnaire sur la création artistique à l’intérieur de l’Île, mais aussi à l’extérieur.

1959-2009 :
MIRADAS SOBRE 50 AÑOS DE VIDA CULTURAL
CON LA REVOLUCIÓN CUBANA

El año 2009 es el de la conmemoración de los 50 años de la instalación en el poder de la Revolución cubana, y la ocasión, en el momento en que parece que la historia cubana da un giro tras el traspaso del poder por Fidel Castro a su hermano Raúl, de intentar hacer un balance de las repercusiones de la experiencia revolucionaria en el ámbito cultural. En efecto, a lo largo de su existencia, el régimen se ha señalado con medidas espectaculares en cuanto a la política educativa, asociadas con un discurso voluntarioso de promoción de la expresión artística. El entusiasmo y la efervescencia creadora de los inicios fueron rápidamente cuestionados en relación con el marco revolucionario dentro del cual la cultura nacional tenía que desarrollarse. Éste se convirtió en objeto de debates, y luego en línea divisoria entre los que lo consideraron como un estímulo, y otros que denunciaron las restricciones que iba imponiendo, en particular en el terreno de la libertad de expresión. Así, el tema de la cultura cubana “con” la Revolución implica tomar en cuenta la producción cultural cubana dentro de la isla así como fuera de sus fronteras, para medir cómo la Revolución ha amoldado la cultura de la comunidad cubana en su conjunto. En este sentido, “con” la Revolución puede significar “a favor” y también “a pesar” de ella : en todos los casos, se tratará de mostrar en qué medida ha pasado a constituir el horizonte ideológico y estético de la creación cubana de manera general. Por otra parte, podemos considerar dicha cultura en múltiples dimensiones, a veces complementarias, a menudo contradictorias : si la Revolución hace surgir una cultura “oficial”, respaldada por el régimen, también ha originado la aparición o resistencia de ciertas formas de cultura más marginales, de las que importará analizar las modalidades y el alcance. El papel desempeñado por los artistas e intelectuales exiliados constituirá al respecto un elemento clave, pero no deberá hacer olvidar las aportaciones de los que han estado trabajando desde dentro de la isla.
Interrogar las “miradas” sobre la experiencia revolucionaria en el ámbito cultural implica un doble acercamiento : se trata de tomar en cuenta lo que han hecho los cubanos dentro de la isla, así como de estudiar las aportaciones de artistas e intelectuales extranjeros ; por otra parte, queremos explorar la manera como la vida cultural cubana ha sido definida desde fuera, por los cubanos exiliados, y también por la imagen que han elaborado de ella los extranjeros. Así, el coloquio se propone aclarar el impacto de la Revolución sobre la cultura cubana del interior, y también del exterior, con el fin de evidenciar las rupturas y los acercamientos que pudieron operarse : la Revolución, que siempre se expresa como un absoluto singular, ¿acaso no se presenta desde su origen como un proceso, cuya evolución debe analizarse en una perspectiva diacrónica ? La vocación de este encuentro consiste, pues, en ofrecer un espacio de expresión a puntos de vista diversos, para elaborar un acercamiento a la acción revolucionaria en el terreno cultural que sea un diálogo abierto a todas las experiencias y sensibilidades. Se tratará de partir del hecho revolucionario, de interrogarnos sobre sus consecuencias y evoluciones en el tiempo, de considerar este fenómeno desde perspectivas múltiples, para que pueda aparecer en toda su complejidad. Así podremos intentar medir su alcance, tanto desde el punto de vista de los cubanos del interior, como de los exiliados y de los extranjeros, a los que la Revolución cubana ha fascinado, inspirando adhesiones o condenas.

Varios ejes se ofrecen para la reflexión :

1. ¿Cómo definir la política cultural cubana de los últimos 50 años ?
¿Cuáles han sido las acciones llevadas a cabo por las autoridades revolucionarias en los ámbitos de la educación y de las artes, tanto en cuanto a su creación como a su difusión ? ¿Cuáles fueron sus límites, y sobre qué sectores se ha podido ejercer una censura ? ¿Cuáles han sido sus formas y consecuencias ? ¿Hasta qué punto la política cultural desarrollada en Cuba ha tenido consecuencias sobre los cubanos del exterior ? ¿Qué papel desempeñó en el fenómeno de la emigración ?

2. ¿Cómo evaluar las relaciones de los extranjeros con la Revolución cubana ?
¿Qué relaciones han mantenido los intelectuales y artistas extranjeros con la Revolución cubana ? ¿Cuáles han sido sus motivaciones ideológicas y estéticas ? ¿Cuáles han sido sus realizaciones concretas, y cómo se han traducido las colaboraciones entre Cuba y el extranjero en el terreno de la cultura ? ¿Cuáles han sido los contenidos y las modalidades de esas relaciones (papel desempeñado por las revistas, las universidades, los blogs…) ? ¿Cómo se han modificado esas relaciones en el tiempo ? ¿Resultaron algunas regiones del mundo más influyentes que otras al respecto ?

3. ¿Qué imagen(es) de la Revolución cubana ?
¿A qué discursos ha dado lugar la Revolución cubana en los últimos 50 años, en las representaciones artísticas de las que ha sido objeto ? ¿Qué reescrituras artísticas de la Revolución y de Cuba se han producido a lo largo de esos 50 años ? ¿Qué definicion(es) de la cubanidad se desprende(n) de la retórica oficial, de las representaciones literarias y artísticas elaboradas dentro de la isla y fuera de ella ? ¿Fueron privilegiados ciertos sectores en detrimento de otros ? ¿Cuál ha sido la influencia del marco revolucionario sobre la creación artística dentro y fuera de la isla ?

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