Projection du documentaire et des courts métrages suivie d’un débat entre la réalisatrice et Françoise Heitz, Professeur des universités (Reims)

  • Alta Política (2013), documentaire de Maria Pagès (30’) sur le film d’animation Érase una vez… (1950), suivi de 4 courts métrages d’animation : El Fakir González en la selva (Joaquim Muntañola, 1941), Los Tambores de Fu-Aguarrás (Josep Escobar, 1941), Los Reyes Magos de Pituco (J. Escobar, 1944), Zapirón busca empleo (J. Escobar, 1947)

Dès la fin de la guerre civile, commence pour le dessin animé espagnol, et particulièrement en Catalogne, un véritable âge d’or, qui sera malheureusement de courte durée. Le dessinateur Josep Escobar, connu pour ses personnages de bandes dessinées (Zipi y Zape, Carpanta…, véritables icônes de la culture de masse), anima de nombreux personnages de la Cendrillon catalane. Ce dessin animé était des plus novateurs par son esthétique, son engagement et son inventivité comique. Mais il subit deux mésaventures : tout d’abord, il sortit en même temps que celui de Walt Disney, le géant américain accaparant les écrans du monde entier, éclipsant toute velléité d’un pays aux moyens de diffusion réduits.
L’autre raison de l’échec fut politique : le régime franquiste ne pouvait tolérer le fort particularisme régional catalan, qui s’exprimait par la voie (et par la voix) d’un dessin animé (surtout à travers la musique et la chorégraphie : Cuarteto Vocal Orpheus et ballet catalan de l’Esbart Verdaguer). Il ne lui fournit aucun appui et laissa mourir le film comme l’entreprise qui l’avait créé.
Pourtant, ce film eut le mérite de conjuguer les talents d’artistes populaires et de l’élite de la culture barcelonaise d’alors. Un processus de restauration (dont l’artisan est Luciano Berriatúa) est à présent en cours, très lent, et sûrement fragilisé par la crise économique que connaît le pays. Maria Pagès, passionnée par l’aventure hors pair de ces bouts de celluloïd, dans une Catalogne qui revendique de plus en plus fort son patrimoine longtemps ignoré ou méprisé, a tourné un documentaire, interviewant les derniers témoins vivants du tournage (Manuel Cubeles, Florència Ventura) ou leurs descendants (Jaume Baguñà, Teresa Ferran, Montserrat Escobar), les historiens d’art et universitaires s’étant penchés sur la question (Jordi Artigas, Françoise Heitz), retrouvant dans les archives de précieux témoignages des disparus (Josep Escobar, Alexandre Cirici-Pellicer).
La projection et le débat permettront de faire revivre des œuvres d’art oubliées dans un contexte d’une grande actualité.

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