Marguerite Azcona, doctorante en Arts visuels au sein du CRIMIC, interviendra sur : « Fin des années 50, Madrid à l’écran : on a bien habillé la mariée »
Résumé
A la fin des années 1950, une nouvelle génération de films, comédies à l’eau de rose, légères, enjouées, de divertissement grand public et de tonalité très juvénile arrivent sur le écrans et connaissent un succès immédiat. 1957, Las muchachas de azul de Pedro Lazaga, 1959, Las chicas de la Cruz Roja de Rafael J. Salvia, et 1962, Vuelve San Valentin de Fernando Palacios: dans ces trois longs métrages produits par Pedro Masó, Madrid s’y présente comme le théâtre de la modernité où se déploie un imaginaire radicalement américain. Comment comprendre que la puissance du cinéma d’Hollywood, allié à la présence intime dans la capitale des sex symboles débordant de charge érotique n’aient pas fait exploser les cadres de la rigidité franquiste? L’hypothèse avancée est que, contre toute attente, la machine à rêves a fonctionné comme le plus affûté des outils de propagande pour verrouiller dans l’obscurité des salles de cinéma une idéologie qui s’impose, à l’image, au moment même ou elle s’efface comme telle dans le discours.
Après une carrière professionnelle en qualité de directrice de communication en agences puis en entreprises, Marguerite Azcona a entrepris un doctorat sur “Madrid dans les années 50 : construction d’un imaginaire cinématographique de la modernité” conduite sous la double tutelle de Nancy Berthier (Sorbonne Université) et de Vicente Sanchez-Biosca (Université de Valence). Thèse proposée à la suite d’un Master d’Espagnol en Arts Visuels et après avoir présenté le concours de l’Agrégation d’Espagnol. Actuellement, chargée de TD en langue à Sorbonne Université – Institut d’Etudes hispaniques depuis septembre 2016.
Laura Grifol-Isely, doctorante en Arts visuels au sein du CRIMIC, interviendra sur “Barcelone fait son cinéma : du réel comme re-présentation au réel imaginaire”
Résumé
L’histoire de Barcelone est radicalement différente de celle de Madrid, ce qui n’exclut pas de nombreuses confluences. Une différence de taille vient du fait que Barcelone, ville portuaire ouverte sur la Méditerranée, ancienne capitale médiévale de la principauté de Catalogne qui a maintenu un rôle politique central au niveau régional, a été contrainte de jouer un rôle secondaire lors de la formation d’une Espagne qui, par décision royale, installait son centre administratif dans l’actuelle capitale. Ce fait majeur est au cœur d’une série de stratégies qui ont conduit à chercher dans l’évènementiel un appui pour doter la ville des infrastructures que les institutions locales considéraient urgentes, compte tenu de sa forte densité démographique et des vagues migratoires attirées par les activités économiques qui s’y développaient. Pourtant, un changement de taille s’est produit lorsque Barcelone a présenté sa candidature aux Jeux Olympiques, dont le rôle a été crucial dans les processus d’internationalisation de la ville. Le cinéma a non seulement accompagné la ville dans cette aventure, mais il a permis d’accroître les effets de cette internationalisation recherchée.
Laura Grifol-Isely est agrégée d’Espagnol et combine son activité dans l’enseignement universitaire avec ses recherches autour des représentations cinématographiques de Barcelone, une thèse sous la direction de Nancy Berthier et Vicente Sánchez-Biosca provisoirement intitulée «Barcelone à l’écran: dynamiques coréalisatrices d’une biographie urbaine. Étude comparative sur l’évolution des représentations filmiques de la ville comtale à la charnière du XX ͤ et XXI ͤ siècle (1992-2017)».