Maria-Benedita Basto (CRIMIC) interviendra autour de la question des “Pratiques du commun” dans le domaine des arts visuels.
Le titre « Pratiques du commun » suppose, d’une part, une réflexion sur ce que « commun » veut dire tandis que, d’autre part, il nous invite à le faire à partir d’une praxis.
Le commun dont il s’agit ici n’est pas un ensemble homogène où tout est (à l’) identique. Au contraire, il s’agit d’une relation à l’altérité et au dissensus, soit elle entre humains ou entre des humains, des plantes, des animaux, des objets. C’est donc la raison par laquelle il n’y a pas pour nous de commun prédéterminé – sauf dans des situations autoritaires, dictatoriales – mais des pratiques hétérogènes et circonstancielles du (bien)commun qui lient et délient pour à nouveau relier. Dans leur livre Commun. Essai sur la révolution au XXIe siècle, Pierre Dardot et Christian Laval nous invitent à penser le commun l’associant à un agir performatif collectif : « [a]ucune chose n’est en soi ou par nature commune, seules les pratiques collectives décident ultimement du caractère commun d’une chose ou d’un ensemble de choses »[1]. En ce sens, le commun serait un faire commun, le produit d’une « praxis instituante » : le mot « instituant » renvoyant ici à une dimension créative, une inventivité, à l’ordre de la non-répétition, aux affects, à une institution ouverte sur son histoire et donc sur son à-venir.
[1] Dardot, Pierre, Laval, Christian, Commun. Essai sur la révolution au XXIe siècle, Paris, La Découverte, 2014.
La séance du séminaire sera suivie d’une réflexion autour des axes de recherche de l’équipe Arts Visuels.
Site: Maison de la recherche salle D116