Résonances d’archipels – dialogue de Maria Graciete Besse avec João de Melo
dans le cadre du Festival des Outre-Mers (organisé par Gérard Lamoureux en collaboration avec l’Institut Camões et la Résidence André de Gouveia)
L’œuvre de João de Melo, couronnée par de nombreux prix littéraires, offre plusieurs visages qui célèbrent toujours un espace matriciel lié au souvenir de l’enfance sur l’île de S.Miguel (Açores) et à la perception d’un paysage non-linéaire, aux accents souvent mythiques, qui se conjugue avec d’autres lieux d’élection, notamment celui de la guerre en Angola, expérience du désastre qui a tant marqué le parcours de l’écrivain. Habitée par une pensée de l’Histoire, son écriture romanesque et poétique réveille subtilement les échos de l’insularité originaire, mobilise la fascination du voyage et de l’errance, pour nous donner à lire, avec une extrême délicatesse, l’ouverture constante à la diversité de l’Ailleurs, mais elle s’intéresse également à la condition de l’homme contemporain, en nous proposant une réflexion percutante sur la violence, l’exil et la question identitaire.
Né à Achadinha, S. Miguel (archipel des Açores, Portugal) en 1949, professeur, chercheur en littérature, João de Melo a été conseiller culturel auprès de l’Ambassade du Portugal à Madrid. Essayiste, poète et auteur de fiction, il a fait partie du mouvement Glacial, point de rencontre fondamental pour les écrivains açoriens de sa génération autour du supplément du journal A União avec lequel il collabore tout en poursuivant ses études à Lisbonne. Son œuvre est marquée par l’ambiance de son enfance et du vécu de la guerre coloniale en Afrique. Son premier livre, Histórias da Resistência (1975) est un recueil de nouvelles. Mais c’est dans le roman qu’il se révèle comme un des grands écrivains portugais après la révolution de 1974. Auteur d’une vingtaine de livres, avec plusieurs prix, adaptés au théâtre ou télévision, tels : O meu mundo não é deste reino, Autópsia de um mar em ruínas, Gente feliz com lágrimas, O Mar de Madrid (2006). Traductions françaises : Des gens heureux parmi les larmes, Actes Sud, 1992 ; Le Triptyque des bateaux, Suilly-la-Tour, Le Décaèdre, 2009. Il est représenté dans l’anthologie Des Nouvelles du Portugal 1974-1999, Paris, Métailié, 2000, avec le conte « Entre oiseau et ange ».