Lecture, par l’auteur, d’une sélection de ses poèmes.
Raúl Zurita (Chili, 1950) débute sa production poétique dès 1971. La publication du poème Áreas verdes dans la revue chilienne Manuscritos représente un véritable événement dans les Lettres chiliennes. Dès 1979, paraissent de nombreux recueils de R. Zurita, souvent à mi-chemin entre prose et poésie (Purgatorio, 1979 ; Anteparaíso, 1982 ; Canto a su amor desaparecido, 1985 ; La vida nueva, 1994 ; Poemas militantes, 2000 ; Inri, 2003 ; In memoriam et Las ciudades de agua, 2007 ; Cuadernos de guerra, 2009 ; Zurita, 2013). En 1982, il fait écrire dans le ciel de New York en lettres de fumées le poème La vida nueva et, en 1993, il fait creuser dans le désert d’Atacama le vers Ni pena ni miedo. Incarcéré au début de la dictature de Pinochet, il obtient le Prix National de Littérature en 2000. Dans son écriture poétique – qui bouleverse la logique de la syntaxe -, les blancs textuels et syllogismes obligent le lecteur à un déchiffrage actif du message poétique. Les espaces chantés (plages, désert, cordillères, fleuves, océans) sont en mouvement constant ; ils deviennent également de gigantesques mémoriaux, accueillant en leur sein les corps des victimes de la dictature. La parole poétique reconstruit un univers chaotique et violent, recompose les liens familiaux et sociaux et, à travers un riche intertexte (Bible, Dante, Bob Dylan), le poète joue avec le langage (souvent anti-poétique et subversif) et la puissance expressive de vers finement ciselés.
Avec la participation de Ina Salazar (LASLAR, Université de Caen-Basse Normandie) et Benoît Santini (Université du Littoral-Côte d’Opale).
Co-organisation CRIMIC-PIAL (Poésies Ibériques et d’Amérique Latine, Université Paris-Sorbonne, direction Laurence Breysse-Chanet)