« On reproche souvent à Enrique Vila-Matas d’être un écrivain « au second degré », poursuivant le rêve (lui-même emprunté à Walter Benjamin) du livre cousu de citations, au risque du psittacisme et de l’épigonalité radicale. On le lui reproche ou on l’en loue (comme je l’ai fait moi-même à plusieurs reprises), c’est selon. Mais si Enrique Vila-Matas était bien plutôt devenu, au fil de ses derniers livres, un écrivain « au troisième degré » ? Au sens où le métatexte constant et le régime d’emprunts sur lesquels se fonde son écriture servaient à leur tour de prétexte au déploiement d’un récit secrètement personnel et paradoxalement sincère (à défaut d’être littéral), où se racontaient, par le moyen des chemins détournés et des « sentiers perdus » (Thomas Wolfe), les péripéties d’une vie ? »
« Tu n’as rien vu à Montevideo », Emmanuel Bouju, 12 octobre 2023, En attendant Nadeau.
Invitation avec la participation de l’Institut Cervantès de Paris.
Lieu : Campus Pierre et Marie Curie, Tour Zamansky, Salle Panorama.
Heure : 15h et non 16h comme à l’accoutumée.
