Auteur : David Marcilhacy
Type.s : Ouvrages individuels
• Auteur : David Marcilhacy
• Madrid, Centro de Estudios Políticos y Constitucionales (CEPC), 2010
• Collection : “Estudios Políticos”
• 641 pages
• ISBN : 9788425914744
•Résumé :
Cet ouvrage porte sur la construction dans l’Espagne post-impériale d’après 1898 d’un imaginaire national qui perpétue sous une forme sublimée le lien historique avec l’Amérique hispanique. En prenant appui sur le développement du courant hispano-américaniste à travers le territoire espagnol et au sein de nombreux secteurs socioprofessionnels, l’étude se centre sur l’élaboration progressive et les usages du concept de la « Raza » pendant la période de la Restauration des Bourbons (1875-1931). Ce mythe sert alors à désigner les peuples et la civilisation d’ascendance hispanique et entre dans une campagne de restauration nationaliste, notamment face à la montée des pays anglo-saxons. En tant que mémoire mais aussi en tant que projet, la projection américaine a représenté, par-delà la dissolution de l’empire hispanique, un aspect fondamental de l’identité collective espagnole. Élément devenu structurant d’une idéologie d’État à fort usage interne, l’hispano-américanisme a aussi nourri au cours des années 1920 les nouvelles prétentions diplomatiques de l’Espagne vis-à-vis de l’Amérique latine. Preuve en est la pérennité des politiques de mémoire qui ont vu le jour au tournant des XIXe et XXe siècles, telles que la commémoration du 12 octobre, devenue en 1918 la fête nationale de l’Espagne et adoptée officiellement dans les républiques latino-américaines. L’un des aspects centraux de cet ouvrage vise justement à analyser l’émergence et la mise en place de cette célébration, alors baptisée Fiesta de la Raza, sous la Restauration et la dictature du général Primo de Rivera. Devenue en quelques années l’étendard de l’hispano-américanisme et catalyseur de nombreux enjeux pour l’identité espagnole et pour l’unité du monde hispanique, cette commémoration est abordée comme élément structurant du nationalisme espagnol et comme fil conducteur des politiques symboliques que l’Espagne, privée de son empire d’outremer, a déployées à l’égard de l’Amérique, et ce depuis le IVe centenaire de 1892.